Le T.E.R. : à l’origine, une idée CFDT de 1978 !

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En 1977, en pleine crise sidérurgique, de graves menaces de fermeture pesaient sur les usines ferroviaires du secteur de Valenciennes (ANF, CIMT, Franco-Belge, Frangeco, etc…). Partagés entre colère et découragement, les travailleurs luttaient avec leurs organisations syndicales.
Les syndicats, dont la CFDT, organisent des manifestations pour défendre l’emploi des salariés notamment de l’usine Franco-Belge, implantée à Raismes.

Venus soutenir les salariés et discuter avec les délégués CFDT, André Bocquet, Julien Delaby (secrétaire général de la CFDT Nord-Pas de Calais) sont conscients de la situation et du devenir fragile de cette usine. Et ils n’ont pas tort.

 

Maintenant, après la manif , on fait quoi ?
André, Julien, Gaby … et d’autres discutent en fin de manif sur la place de Raismes : “ On a fait une superbe manif ! Mais qu’est-ce qu’on peut faire maintenant pour garder l’emploi et le ferroviaire sur Raismes ?”
Les échanges vont bon train !!! “Et si l’usine produisait des wagons et des locomotives pour les transports régionaux ?” On échafaude une esquisse de projet : la région pourrait passer commande de matériel (locomotive et wagons) fabriqué dans les deux usines ferroviaires du Valencienois (ALSTOM à Raismes-Petite Forêt et Bombardier à Crespin), la SNCF exploite le réseau !. Et les arguments ne manquent pas pour défendre un tel projet : on sauve l’industrie, on modernise le réseau, on favorise le transport collectif face au transport routier, on facilite le déplacement des salariés pour se rendre à leur travail….etc…

Le projet défendu auprès du Président de Région

Reste à convaincre les décideurs. On convient de prendre rendez-vous avec le Président de Région de l’époque (Pierre Mauroy). Quelques jours plus tard, dans son bureau se retrouvent Julien Delaby (secrétaire général) et des représentants de la CFDT Métallurgie , pour défendre un tel projet.
Très attentif aux arguments développés par ses interlocuteurs, Pierre Mauroy charge son directeur de cabinet d’alors (Michel Delebarre) de creuser l’idée et de lui proposer un projet élaboré structurellement et économiquement. Les lois sur la décentralisation sont une opportunité pour que le projet puisse aboutir. Le projet d’un Transport Collectif Régional est né.

 

“Ainsi est né le TCR, puis le TER dans le Nord-Pas de Calais,grâce à une idée de la CFDT, si on remonte à la source du projet” explique fièrement André. Il regrette que cet épisode d’une “invention CFDT” ne soit pas assez connu… y compris par les milliers d’utilisateurs quotidiens.

 

Cette audacieuse innovation marque le point de départ de la grande aventure ferroviaire de notre Région.

Le succès ne se fit pas attendre. La région Nord-Pas de Calais a été la première en France à conventionner l’ensemble des dessertes sur son territoire, dès 1978, sous la désignation Transport collectif régional (TCR). En même temps, elle a réussi à faire financer par l’État le renouvellement complet du matériel (à l’usine de Raismes), également une première en France.

Le TCR est devenu le TER Nord-Pas-de-Calais en 1986, au moment de l’introduction du concept dans toute la France. 5 nouvelles Régions se portèrent volontaires pour le mettre en place en 1995, avant que le système ne soit étendu à l’ensemble des régions métropolitaines en 2001.

Ainsi, l’inventivité d’une équipe syndicale, l’écoute et la volonté politique d’élus territoriaux ainsi que la créativité des entreprises avaient permis la réussite d’une initiative régionale innovante pour un triple résultat : le sauvetage de toute une branche industrielle, le développement des transports collectifs et surtout un saut technologique considérable.

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