Robert TONNOIR, ouvrier valenciennois, résistant

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Robert est né en 1920 à Trith-Saint-Léger, à l’ombre des hauts-fourneaux de la Société du Nord-Est (futur Usinor) où son père, infirmier, avait un logement de fonction. Après les grèves de 1935-1936, il est embauché comme électricien dans cette usine. Il participe au développement de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) et prend sa carte à la CFTC en 1937.
Quand éclate la seconde guerre mondiale, Robert a 19 ans : il entend l’appel du Général De Gaulle du 18 juin 40, s’engage dans la Résistance. Requis par le STO (Service du Travail Obligatoire), il part en Allemagne début 1943. Il en revient 6 mois plus tard grâce à un certificat médical de complaisance. Sa permission achevée, il « oublie » de regagner son poste en Allemagne : il est arrêté et incarcéré à Valenciennes.

Après une rocambolesque évasion, il rejoint, dans la clandestinité et sous une fausse identité, les réseaux de résistance d’Halluin où il rencontre Agnès, militante du textile, sa future épouse. Arrêté le 28 juillet 1944, il est incarcéré à la prison de Loos, qu’il quitte, la veille de la Libération, dans le « dernier train des déportés de Loos », direction les camps de concentration… avant d’en sortir vivant le 7 mai 1945. Rentré à Trith, il travaille d’abord aux ateliers du Nord-Est, puis à la SOFIRA, usine de textiles artificiels de Valenciennes. Elu délégué du personnel, il participe à la renaissance du syndicalisme CFTC à Valenciennes-Denain. Et il négocie à Paris la Convention Nationale des Textiles Artificiels, signée en 1951.

En 1956, l’usine ferme ses portes, licenciant 800 salariés. Difficile de retrouver un emploi  : la société Eternit de Prouvy lui en propose un… à condition de ne pas trop faire de syndicalisme ! Il refuse et réintègre Usinor en 1957. Les dirigeants syndicaux de l’union locale de Valenciennes repèrent ce militant d’entreprise et ce négociateur : en avril 1958, ils l’embauchent comme 3ème permanent syndical CFTC. Il en devient ensuite secrétaire général.
Après 1964, son existence se confond avec celle de la CFDT dans le Valenciennois. Il participe à toutes les luttes syndicales (grève des mineurs, mai 68, action des sidérurgistes), à la formation de nombreux militants, aidant chacun à progresser eux-mêmes : un véritable animateur syndical. Il inspire largement les propositions CFDT pour le renouveau économique et social du territoire. Sa dernière action : l’Opération « Résistance du Valenciennois  » lancée par la CFDT en 1978, lors de la fermeture d’Usinor-Denain.
Terrassé par la maladie, il quitte ses fonctions en 1979, sans pour autant abandonner la vie syndicale comme retraité. Ses loisirs lui permettent aussi de s’adonner à ses passe-temps favoris : la peinture et les maquettes. Il décède le 27 avril 1987.
Fidèle à ses convictions, y compris religieuses, à ses engagements, à ses amis, il laisse l’empreinte d’un militant syndical ardent, simple, respectueux de l’opinion d’autrui, loyal, généreux et courageux…un courage dont il a fait preuve depuis sa jeunesse face au nazisme jusqu’à la fin de sa vie face à la maladie.







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