Charlemagne BROUTIN, l’Empereur du Nord

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Issu d’une famille ouvrière de sept enfants, Charlemagne Broutin est né le 17 juin 1884 à Carvin (62). Il travaille à l’âge de 14 ans, suit des cours du soir puis entre en 1903 à la Compagnie des Chemins de Fer du Nord à Hellemes comme ajusteur. Il s’intéresse aussitôt au syndicalisme, adhère en 1904 au syndicat des cheminots (CGT) le seul existant dans la profession. Après la grève des cheminots de 1910, ses camarades et lui-même se sentant de moins en moins à l’aise à la CGT, annoncent publiquement leur démission car « leurs efforts pour détourner le syndicat de l’ornière politique dans laquelle il vient de s’embourber ont été vains ». Ils fondent alors le premier syndicat professionnel des cheminots : Charlemagne Broutin est nommé secrétaire permanent.
Lors de la 1ère guerre mondiale, il est affecté à l’usine métallurgique de De Dion-Bouton à Puteaux (Seine) où il fonde le syndicat libre des métallos. Il jette aussi les bases du syndicat national de la future fédération des cheminots de France. En 1919, il participe à la fondation de la CFTC.

Louis Blain, fondateur du syndicat libre des travailleurs de l’industrie textile de Roubaix-Tourcoing et environs, lance un appel pour développer le syndicalisme dans le Nord.

Charlemagne Broutin y répond, regagne Lille en février 1921 et se voit confier la fonction de secrétaire général de la nouvelle Union Régionale des syndicats libres, créée le 25 avril 1920.Sous son impulsion, l’organisation syndicale se développe, triple ses effectifs en 6 mois, avec près de 100 000 adhérents en 1937. Il accroît l’audience de l’hebdomadaire qu’il dirige Le Nord Social et crée en 1925 l’Ecole Normale Ouvrière pour la formation des militants. Il développe des relations avec les autres syndicats chrétiens d’Europe, surtout les Belges.
Il joue un rôle capital durant la deuxième guerre mondiale dans le positionnement de l’organisation contre la participation à la Charte du Travail instituée par Pétain, créant un syndicat unique. Le «non» des nordistes, joint à celui des syndicats du Sud-Est, emporte l’adhésion : 85 % des syndicats sont hostiles à la Charte.
Il entretient des rapports étroits avec la Confédération : surnommé « l’Empereur du Nord », il préside par exemple la séance de clôture d’un meeting au Parc des Princes ou présente plusieurs rapports lors des congrès sur les caisses de chômage, la main d’oeuvre étrangère, les 40 heures… Il est vice-président puis président de la Fédération de la Métallurgie qu’il avait contribué à fonder. A sa retraite, il est vice-président d’honneur de la CFTC.
Il s’occupe de tout ce qui a trait à la sécurité sociale : trésorier de la Caisse d’Assurance Sociale, vice-président de l’hospice-hôpital de Loos, président de la Caisse Régionale d’Assurance Vieillesse, administrateur de la Sécu, etc…

Il décède le 26 février 1963 à Hellemmes.










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