Roger LEDROLE et son souci de justice pour les travailleurs

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Roger a vu le jour le 31 mai 1927 à Aulnoy lez Valenciennes dans une très modeste famille ouvrière. Second enfant d’une fratrie qui en comptera cinq, son avenir est tout tracé. Dès la fin de la scolarité obligatoire, il devient un jeune manoeuvre. Mais son père le pousse à entrer sur concours au centre de formation de l’usine du Nord-Est à Trith St Léger en 1941 où il obtient un CAP d’ajusteur.
Son premier engagement est une adhésion à la JOC en 1942 contre la volonté de son milieu d’origine mais cela formera sa personnalité (découverte du militantisme, sens des responsabilités et de l’action collective). Naturellement, dès l’automne 1944, il s’engage à la CFTC et suit l’évolution de « son syndicat », devenu CFDT.
Le 30 décembre 1944, il est victime d’un très grave accident du travail qui lui arrache le bras droit. Il refuse de se considérer comme un handicapé, inapte au travail, et choisit seul une nouvelle formation qu’il effectue à l’école « André Maginot » à Roubaix de novembre 1945 à avril 1947. Titulaire d’un CAP d’aide-comptable, il intègre le service de la comptabilité d’Usinor (ex Nord-Est) à Trith St Léger, reprend son action militante et adhère à la CFTC.
Il participe à la commission exécutive, est assidu aux réunions et s’occupera du « collectage » des cotisations syndicales mensuelles dans l’usine et de la distribution de tracts malgré son handicap. A Usinor, la CFTC est un syndicat minoritaire qui doit s’affirmer face à la puissante CGT. Roger est aussi désigné pour représenter Usinor au Conseil de l’Union Locale CFTC à Valenciennes. En 1963 sur proposition de René Bonety, son secrétaire général, il devient le secrétaire de l’Union locale de

Valenciennes durant plusieurs années. Il siège aussi durant plus de 15 ans au Tribunal des Affaires Sociales à Valenciennes. Il accepte le passage de la CFTC à la CFDT, en 1964, tout en regrettant la scission car elle affaiblit le mouvement ouvrier.
Elu en 1969 au Conseil de Prud’hommes dans la section industrie, Roger prend conscience des difficultés des salariés à se défendre et décide avec deux autres CFDT de créer en 1972 une commission juridique.
La crise de la sidérurgie (de 1969 à 1981) mobilise Roger jusqu’à sa mise en pré-retraite . Il participe à la plupart des actions menées par la CFDT. Il fait connaître les contre-propositions du syndicat pour sauver l’activité de l’usine et s’affronte avec la CGT qui n’envisage qu’une solution politique portée par le Parti communiste. Face au désengagement progressif d’Usinor, Roger sera solidaire des ripostes spectaculaires organisées par la CFDT. En juillet 1978, il doit « passer » d’Usinor à sa filiale SVI où il est le représentant syndical de la CFDT. Mais Roger, à son tour, sera au 1er novembre 1979, en cessation d’activité
Le militantisme de Roger ne disparait pas, malgré son départ de l’usine. Il reste conseiller prud’homal, développe la commission juridique à laquelle il consacre beaucoup de son temps jusqu’à l’aube du XXIe siècle. Il continue à manifester sa solidarité dans les luttes menées par l’organisation en participant à des réunions, aux manifestations, en distribuant des tracts. La diminution de ses forces et des problèmes de santé l’obligent à réduire ses activités mais il est resté jusqu’à sa mort, le 3 avril 2013, fidèle à ses convictions de militant ouvrier chrétien et a gardé intact son souci de justice pour les travailleurs.








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