Eugène DESCAMPS, un gars du Nord à la tête du syndicat

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Il est né le 17 mars 1922 dans une cité ouvrière de Lomme « très ouvrière, dit-il, avec des travailleurs du textile et de la métallurgie ». Il joue dans les terrains vagues avec les enfants du quartier, pendant que son père, ouvrier textile, peigneur de lin, entré au travail à 9 ans, fait régulièrement 10 h par jour. Son père connaît le chômage, et le renvoi pour activité syndicale…à la CGT.
Eugène est un élève brillant à l’école publique primaire : il saute une classe et obtient son certificat d’études à 12 ans, mention très bien. Il aurait aimé être instituteur, mais avec un père au chômage, il décide d’aller travailler et enchaîne les petits boulots : coursier dans une maison de téléphonie, pépiniériste en job d’été (12h par jours -70 francs par semaine !), garçon boulanger, ouvrier dans une fabrique de céramiques (où il fait les 2×8 h), ouvrier en tissage, puis à la brasserie Pélican à Lille où il reste 3 ans de 1939 à 1942.
Il est séduit à l’âge de 14 ans par la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) : à la section locale, il échange avec d’autres jeunes sur la formation professionnelle, les conventions collectives, les temps libres et mène campagne contre le chômage des jeunes. Très vite il y prend des responsabilités, et la JOC lui demande de quitter son travail pour devenir permanent pour la région Nord. Réfractaire au STO en 1943, il est chargé par la JOC des apprentis pour le Nord-Pas de Calais. En 1946, la JOC l’envoie comme permanent en Alsace –Lorraine. A la fin de 2 années de mandat, il fait un stage de formation professionnelle à Roubaix, puis retourne à Hagondange en Lorraine où il est embauché comme aide ajusteur. Il remplace ensuite à Paris pendant 15 mois le Secrétaire Général de la JOC, puis retourne en Lorraine « sa région-bis » dit-il.

La CFTC locale lui demande alors, en 1950, de prendre en charge l’organisation de la sidérurgie. En 1954, retour à Paris, comme secrétaire général de la Fédération de la Métallurgie CFTC : il participe activement avec la fédération Métallurgie aux débats internes pour faire évoluer la CFTC.
En 1961, il devient secrétaire général de la CFTC. Dans le cadre de ce mandat, il est la véritable « cheville ouvrière » de l’évolution de la CFTC vers la CFDT, avec la constitution au Congrès Confédéral de novembre 1964, d’une « grande centrale démocratique moderne, ouverte à tous : la Confédération Française Démocratique du Travail ».
De 1964 à 1971, il reste Secrétaire Général de la CFDT : il engage l’unité d’action avec la CGT pour l’unité syndicale (1966) ; il conduit l’action CFDT en Mai 68 et participe aux négociations de Grenelle (reconnaissance de la Section Syndicale d’Entreprise) ; il oriente la CFDT vers le socialisme démocratique : autogestion, propriété sociale des moyens de production, planification démocratique (Congrès de 1970); il développe les relations internationales avec la Confédération Mondiale du Travail.
En 1971, il démissionne de ses fonctions pour raison de santé et laisse la place à Edmond Maire. Il devient professeur de droit social à Nanterre de 1971 à 1983, soucieux de faire de ses étudiants « des têtes bien faites » plutôt que « des têtes bien pleines ».
Il décède le 8 Octobre 1990 à Buis-les Baronnies (Drôme), où il est en retraite : ses cendres reposent au Cimetière du Mont-à-Camp à Lomme. Une rue Eugène Descamps a été inaugurée le 12 Octobre 1990 à Lomme-Lambersart.








 

 

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